12 heures de vol, même pas mal. Nous arrivons  à Bangkok frais et dispos. Le temps de trouver notre hôtel pour déposer nos affaires et nous voilà déjà en train d'arpenter les rues de cette megapole de 15 millions d'habitants. L'odeur n'est pas si prenante qu'on nous l'avait dit, du moins pas partout et pas au premier abord. Il est vrai que l'air y est epais, saturé par les vapeurs de cuisines, la chaleur poisseuse et les émissions de vehicules aussi divers que variés. Soyons honnetes, il y a des quartiers qui sentent vraiment la mort ; là où on trouve des bêtes qui pataugent dans l'eau croupie surtout.
Ce qui nous frappe en premier lieu c'est l'énormité du trafic ; des artères immemses, jusqu' a 8 voies. La circulation est dense et hétéroclite : voitures, tuk-tuks, scooters s'entremêlent. On ne comprend pas bien comment ca marche, mais ca marche ! Une espèce d'agitation fiévreuse anime la ville mais pas une once d'agressivité. Le flot se déverse sans accrocs.
Bangkok c'est aussi une fourmilière ; les trottoirs ne sont pas moins engorgés que les routes. Les gens s'entassent autour des échoppes pour manger à toute heure. Il y a des chiens partout, ils sont bien gras et paraisseusement étendus devant des échoppes. La faune de Bangkok comporte également quelques rats et son lot de chats maigrichons à la queue coupée.

Nous decouvrons, non sans surprise, qu'en Thailande la nuit tombe a 18 heures. 
Nous prenons rapidement la mesure de l'influence du bouddhisme dans le quotidien des thaïlandais . Très vite nous visitons les premiers temples que nous croisons...ils seront nombreux et il y en aura encore bien d'autres. Nous apprenons à nous déchausser souvent. Ce n'est pas un luxe car nous marchons comme des brutes par 35 degrés. Un petit tour à l'ombre d'un temple est souvent bienvenu.

À Bangkok plus encore qu'ailleurs, le deuil du Roi se poursuit et nombreux sont les habitants qui continuent de porter du noir et du blanc en signe de leur respect. On nous donnera des petits rubans noirs à porter sur nos t-shirts pour nous joindre à l'hommage (ce n'est pas obligatoire mais les thaïlandais sont si gentils que nous le porterons par respect pour leur chagrin). Le Roi semble adulé. Apres 70 ans de règne, certains thaïlandais n'ont connu que lui, au point de finir par le croire immortel. Cependant à cause du crime de lèse-majeste qui est l'un des plus sévère, il est difficile de sonder la sincérité de cette ferveur nationale. Lors d'un périple autour du grand Palais (rendu innaccessible par une file de fervents d'au moins un kilometre) on nous offrira à manger et à boire en signe de respect au Roi. 

Nous n'avons réservé que deux nuits a Bangkok et nous sommes unanimes pour quitter la ville, trop etouffante à notre goût, le plus rapidement possible. Le temps de faire un grand tour dans l'hypercentre et par la fameuse rue des backpackers, Khao San Road et nous voilà de retour dans notre hôtel sans fenêtre et sans clim. Nous filons pour des contrées plus zens, plus en accord avec notre temperament...Bonjour Bangkok, au revoir Bangkok, nous aurons certainement l'occasion d'y revenir lors d'un detour par la Thailande au retour du Cambodge.